Algérie – l’Etat, l’Armée et la corruption (mécanisme central de gouvernance)

Le régime autoritaire algérien procède du modèle prétorien : le processus politique y est, depuis l’indépendance à nos jours, préempté par le « haut commandement de l’Armée ». Les armées prétoriennes se pausent comme « l’unique alternative » au « désordre politique ». Pour assurer la permanence de leur domination, elles exacerbent la faiblesse des partis politiques et de la société civile ; soucieuses de maximiser leur pouvoir, elles s’érigent en organisation indépendante et s’adonnent – quitte à sacrifier la professionnalisation – à la manipulation des forces sociales et politiques.

Les institutions sont « les règles du jeu dans une société ». Dans la politique algérienne, les institutions établies par la Constitution du pays ne traduisent cependant pas les règles du jeu. En se focalisant sur l’idéologie, l’économie ou le cadre constitutionnel, les spécialistes de la politique algérienne manquent le plus souvent l’essentiel : l’intelligence d’un système de gouvernement qui, à l’ombre du « Parti-État », de la « guerre civile » et de la « transition », a, dès ses fondations, consacré la corruption comme mécanisme central.

source : « La corruption politique en Algérie », Mohammed Hachemaoui (Politologue).

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